Sécurité des touristes : une protection rapprochée

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Publié le 29-07-2016

Dans un contexte d’insécurité accrue, l’intervention des pouvoirs publics est plus que jamais nécessaire. Pourtant, le monopole a fini par s'éroder. Le dualisme policier incarné par le couple police/gendarmerie a cédé la place à une pluralité d'acteurs privés. La « coproduction » est désormais le modus operandi en matière de sécurité. Analyse.

Le chiffre. En 2015 plus de 30 000 policiers de la préfecture de police et agents de la ville de Paris ont été mobilisés afin d'assurer la sécurité des touristes.
Le carton rouge. Il n'existe pas de « police touristique » en France.
Le plus. Les acteurs de la sécurité privée sont devenus des acteurs clés de la sécurité intérieure.
L’alternative. La vidéoprotection est un moyen mis en place par les communes pour assurer la sécurité des touristes et ainsi exploiter à plein les potentialités de développement économique liées à l'afflux de visiteurs.

Faites le point sur :

  • Sécurité des touristes étrangers en France, sécurité des Français touristes à l'étranger

  • Ordre public et tourisme : l’intervention des pouvoirs de police administrative

  • Tribune « Les attentats de 2015 ont renforcé notre détermination de décupler les dispositifs de sécurisation »

  • Sécurité privée : qui sont les acteurs ?

  • La mise en place d’un système de vidéoprotection par les communes


L'essentiel à retenir:

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Extrait du livre blanc

Sécurité des touristes étrangers en france, sécurité des français touristes à l’étranger Le développement du tourisme s’est accompagné du développement d’une délinquance et d’une criminalité spécifiques. Ce n’est certes pas nouveau, mais les soubresauts politiques et sociaux que connaissent nombre de pays récepteurs, la systématisation de certains types d’attaques sur les touristes, ont conduit les États mais aussi les juges, à réagir. Il est important de décrire la façon dont, désormais, l’État français et les entreprises du secteur touristique tentent de protéger les touristes en France, et de montrer comment ces mêmes acteurs assurent la sécurité des touristes français à l’étranger. L e code mondial d’éthique du tourisme, adopté par une résolution de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) de 1999 et ensuite par une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU du 21 décembre 2001, n’a pas valeur impérative. Mais il en dit long sur les aspects sécuritaires du tourisme : « les autorités publiques ont pour mission d’assurer la protection des touristes et visiteurs, et de leurs biens ; elles doivent porter une attention spéciale à la sécurité des touristes étrangers, en raison de la vulnérabilité particulière qui peut être la leur » (article 1 §4). Ces aspects de l’activité touristique, souvent occultés au profit des considérations économiques, en sont pourtant indissociables. Il suffit de feuilleter un guide touristique américain, chinois, ou japonais pour se rendre compte que les commentaires peu amènes sur la sécurité des touristes en France sont à même de faire perdre à notre pays des parts importantes du marché touristique. Mais si la France n’est pas le pays des « no-go zones » qu’on décrit complaisamment dans certains milieux anglo-saxons, il n’y existe pas moins une insécurité propre à l’activité touristique, qui tend à s’aggraver, et dont les incidences sur le tourisme ne sont plus à prouver. Ce n’est pas un hasard si même le ministre en charge du tourisme en prend acte1. D’autres pays récepteurs, secoués par des troubles politiques et sociaux, par les crises économiques successives, ont vu leur attractivité touristique fondre, tant les voyageurs y sont pris pour cibles par toutes sortes de groupes et bandes armées2. En France comme ailleurs, il existe une délinquance propre au tourisme3, très protéiforme, évolutive s’aggravant quantitativement et « qualitativement » par l’usage toujours plus systématique de la violence.