L'avocat de demain

Publié le 27-04-2016

Rien n’aura autant bougé dans la profession d’avocat que durant ces dernières années.

Si la réflexion sur l'avenir de la profession, et par conséquent l'avocat de demain, n'est pas récente, elle semble aujourd'hui se cristalliser autour de plusieurs initiatives ou réflexions, qu'elles soient d'ordre doctrinal ou pratique. Les ouvrages ou articles paraissant sur le sujet sont nombreux. Les avocats réfléchissent et agissent, parfois poussés, on l’a dit, par des acteurs extérieurs, ou par les consommateurs de droit, et mettent en œuvre dans leur quotidien les innovations techniques ou organisationnelles les obligeant à se réinventer.

La profession se réinvente sans cesse, notamment sous la pression d’initiatives venant d’avocats particulièrement innovants, ou de l’extérieur. Ce renouveau permanent, ces coups de boutoirs, trouvent leur source en partie dans les possibilités qu’on pourrait croire sans fin offertes par les nouvelles technologies.

Ce dossier de « Dalloz avocats – Exercer et entreprendre » offre un point complet sur ces nouvelles pratiques, qui doivent non pas constituer une menace pour la profession, mais lui offrir de nouvelles perspectives.

Extrait du livre blanc

Mutations technologiques, nouveaux usages des consommateurs du droit, concurrence des professionnels du droit et du chiffre, essor des start-up juridiques poussent les avocats à se renouveler et à repenser leur mode d’exercice. Le point sur ces cabinets qui défrichent de nouveaux modèles « À l’heure de la crise économique, l’immobilisme n’est plus de mise et l’avocat est condamné à innover que ce soit dans l’énoncé de son offre, dans sa relation avec sa clientèle ou dans son mode de fonctionnement », résume Michel Lehrer. Comme le souligne Bernard Lamon dans son livre blanc « Services juridiques : innover pour survivre au nouveau maintenant », la profession d’avocat affronte une profonde mutation : outre la concurrence accrue des autres professionnels du droit et du chiffre, nombre de prestations juridiques leur échappent désormais pour tomber au profit de nouveaux acteurs qui surfent sur les innovations technologiques pour proposer des services juridiques à faible coût. L’essor des startup juridiques Ces start-up juridiques reposent sur un constat simple : entrepreneurs et particuliers souhaitent un accompagnement juridique tout en jugeant excessifs les tarifs pratiqués par les avocats. Le modèle économique était tout trouvé : une offre de documents juridiques à coût réduit. Certaines de ces start-up collaborent avec des avocats. Legalstart.fr propose ainsi des documents juridiques et réoriente vers un avocat pour les prestations les plus complexes. Sur Captain Contrat, l’entrepreneur a accès à une vingtaine de documents types rédigés par des avocats : statuts de SARL, statuts de SAS, pactes d’actionnaires, etc. Une fois le document sélectionné, et les informations nécessaires fournies, un logiciel prépare le dossier, un algorithme qui comprend les réponses et construit une première version du document. Un avocat finalise la rédaction en rédigeant un document sur-mesure, envoyé en moins de soixante-douze heures. Pour se fi nancer, Captain Contrat facture l’utilisation de son logiciel à ses partenaires avocats. Pour David Gordon-Krief qui se présente avec Hubert Flichy aux élections pour le bâtonnat 2016- 2017 du Barreau de Paris, « Plutôt que s’effrayer de l’essor des start-up judidiques, il convient d’en tirer des enseignements : le site « demanderjustice.com » a généré plus de 200 000 dossiers en deux à trois ans d’activité dans des actions où le ministère d’un avocat n’était pas obligatoire. Cela prouve qu’il y a une demande très importante de droit, un marché auquel nous n’avons pas accès parce que nous n’avons pas été capables de nous